Très intéressante conversation hier après-midi avec Benoit D. (oui, je ne fais pas qu’attendre des nouvelles des types du Soir pour savoir de combien de jours est reportée la parution du feuilleton…). En gros, son envie est de publier des textes inédits de manière uniquement électronique et de demander à des gens de payer une certaine somme pour les obtenir. Genre éditeur, quoi. Mais sans plus compter sur la parution papier. C’est-à-dire précisément l’idée qui me bourdonne dans le cerveau depuis des mois. Vous seriez prêts à payer le prix d’un vrai bouquin avec la vraie odeur du papier (qui pue parfois, mais bon, c’est pour la démonstration) et les pages qu’on peut plier et laisser tomber dans le sable et tout et tout, pour ne récolter qu’une poignée d’électrons qui clignotent sur votre écran, vous? Moi pas. Mais si on vous disait que le prix en fait, c’est pas tout à fait pareil, c’est même 4 ou 5 fois moins ? Hein? On y réfléchit à deux fois, n’est-ce pas? C’est là que ça devient intéressant, quand on se dit que l’auteur et l’éditeur vont se partager ce (tout) petit prix, et qu’il n’y aura personne qui viendra leur dire, non, mais dites donc, il faut que je paie l’électricité de ma librairie, et mon loyer, et la camionnette de livraison, et les rames de papier, et le salaire de ma concierge. Donc filez-moi 85 pour cents du prix de vente de votre bouquin et on n’en parle plus (c’est le cas de le dire).
Bon, après, bien sûr, il faut les écrire, les bouquins, électrons ou pas. Mais je suis persuadé que si, un jour prochain, vous avez le choix entre une bonne histoire à 2, 99 euros, et une bonne histoire à 18, 99 euros, vous allez réfléchir.
C’est tout le mal que je vous souhaite.